Are you ready to feel and love the shit ?
Avant l'expédition, mise au point...
Pour l'auditeur friand de Metal - NDLR : désormais le Hard Rock est intégré au genre qu'il aura mis au monde -, il y a une sorte d'accord : les années 80 sont l'âge d'or. Un âge d'or à certaines conditions, hein ! L'une d'elles est le rejet de la FMisation du registre, dans la seconde moitié de la décennie. La FMisation - ou le radiophonisme -, ce n'est ni plus ni moins que l'ouverture au grand public. Et ça, ce n'est pas une démarche intègre pour ce même auditeur. T'es un trve (du cvl) ou tu ne l'es pas ! (c'est gratuit, n'hésitez pas à vous servir !)
Couvrir d’œillères une partie de son champ de vision, se boucher de cire les oreilles, voire le nez avec une pince à linges. C'est l'unique option qu'envisagent certains. Triste car c'est souvent se priver de disques, effectivement musicalement datés, cependant pas dénués d'intérêts.
En Indiana Jones du mauvais goût, je m'enfonce doucement dans la décharge du Metal afin d'y rapporter des arguments constructifs afin de rétablir - si possible ! - l'étron coloré (arc-en-ciel selon certains !) Turbo des JUDAS PRIEST.
Dans les bas fonds du tût-tût...
L'apogée du tût-tût se situe à la seconde moitié de la décennie 80. Le synthétiseur devient un instrument prédominant car ajoute une touche mélodique, voire sucrée à des compositions qui pourraient sans cet élément paraître rêches, voire banales.
Les maisons de disques ayant flairé le potentiel d'un Metal grand public, celles-ci orientent logiquement leurs étalons dans cette voie, avec plus ou moins de bonheur. Il y a clairement des ratés car la démarche est souvent maladroite, pour ne pas dire grossière.
Chez BLUE OYSTER CULT, par exemple, ce n'est pas scandaleux. Chez JUDAS PRIEST non-plus CAR ces deux exemples proposent une musique aérienne, fine et subtile. A l'inverse, des groupes jouant jusqu'ici une musique qui tâche et se retrouvent désormais reléguer au rang de figures Pop. Grosse perte de crédibilité pour ces derniers car jusqu'ici représentatifs de la tranche dure du Metal.
D'ailleurs, avant ce conspué Turbo, Defenders Of The Faith avait déjà tenté une approche grand public en la chanson Rock Hard Ride Free. Plus radiophonique que cela, il n'y a pas ! Il est naturel que JUDAS PRIEST tente de tirer son épingle du jeu. Malheureusement, l'esprit grincheux du fan de Metal ne pardonnera pas aux britanniques cette aventure opportuniste.
Ô Turbo, mon amour !
A l'origine, Turbo était pensé pour être un double album.
Parmi les chutes non-retenues pour la version finale, certaines se retrouveront par la suite sur le successeur Ram It Dawn ou en tant que bonus pour des rééditions.
Ainsi Turbo a subi une partielle découpe, ce qui donne une idée du contexte foutoir à l'époque de sa conception.
En 1986, Turbo déboule.
A chaque fois que j'insère Turbo sur la platine et avant même d'appuyer sur le bouton lecture, mon regard se pose d'abord sur cette illustration singulière : une main enclenchant le levier de boîte de vitesse. Le tout dans un esprit d'urgence.
L'image se rapproche de ces deux grandes soeurs - le regard perçant du Screaming For Vengeance, la robustesse du Defenders Of The Faith - tout en s'éloignant du concept d'animal totémique-mécanique.
Ces oeuvres sont le fruit du dessinateur Doug Johnson qui donnera un coup de neuf à l'esthétique du groupe.
Ensuite, lorsque surgissent des enceintes les premières notes, je sais que je vais passer un agréable moment. Oui, vous avez bien lu, je passe un agréable moment à chaque écoute de Turbo.
Effectivement, ce n'est pas du JUDAS PRIEST pur jus - d'ailleurs, qu'est le JUDAS PRIEST pur jus ? Celui pratiqué par exemple dans la décennie 70 ? Ou encore celui défini par British Steel ? -, cependant la musique conserve ce ton acéré et cette finesse propres aux britanniques. Le souci de la mélodie de manière plus accentuée.
Il y a quelques faux pas, néanmoins pas de quoi s'insurger ! Sur certains morceaux, l'influence grandissante à l'époque de DEF LEPPARD se fait clairement sentir. Private Proprerty et Parental Guidance en tête. C'est radiophonique de chez radiophonique, paré pour une diffusion en boucle sur les chères ondes FM. D'ailleurs, Private Property sera l'une des chansons désignées comme single.
Sur d'autres titres, la recette fonctionne mieux : Turbo Lover, l'une des pistes les plus adaptées et sublimées en concert ! ; Locked In qui, malgré des paroles bien niaises, fait mouche ; Rock You All Around The World, élaboré sur une structure similaire à Rock Hard Ride Free ; Out In The Cold, avec cet appel désespéré au pardon ; Wild Night, Hot And Crazy Days, festif comme l'était KISS à la même période ; Hot For Love sur lequel le synthétiseur ajoute un effet saccadé pas si dégoûtant que cela ; Reckless qui clôt en beauté l'opus.
Franchement, avec du recul, Turbo n'est pas une horreur ! Pourquoi ne pas lui redonner une chance ?
Avant l'expédition, mise au point...
Pour l'auditeur friand de Metal - NDLR : désormais le Hard Rock est intégré au genre qu'il aura mis au monde -, il y a une sorte d'accord : les années 80 sont l'âge d'or. Un âge d'or à certaines conditions, hein ! L'une d'elles est le rejet de la FMisation du registre, dans la seconde moitié de la décennie. La FMisation - ou le radiophonisme -, ce n'est ni plus ni moins que l'ouverture au grand public. Et ça, ce n'est pas une démarche intègre pour ce même auditeur. T'es un trve (du cvl) ou tu ne l'es pas ! (c'est gratuit, n'hésitez pas à vous servir !)
Couvrir d’œillères une partie de son champ de vision, se boucher de cire les oreilles, voire le nez avec une pince à linges. C'est l'unique option qu'envisagent certains. Triste car c'est souvent se priver de disques, effectivement musicalement datés, cependant pas dénués d'intérêts.
En Indiana Jones du mauvais goût, je m'enfonce doucement dans la décharge du Metal afin d'y rapporter des arguments constructifs afin de rétablir - si possible ! - l'étron coloré (arc-en-ciel selon certains !) Turbo des JUDAS PRIEST.
Dans les bas fonds du tût-tût...
L'apogée du tût-tût se situe à la seconde moitié de la décennie 80. Le synthétiseur devient un instrument prédominant car ajoute une touche mélodique, voire sucrée à des compositions qui pourraient sans cet élément paraître rêches, voire banales.
Les maisons de disques ayant flairé le potentiel d'un Metal grand public, celles-ci orientent logiquement leurs étalons dans cette voie, avec plus ou moins de bonheur. Il y a clairement des ratés car la démarche est souvent maladroite, pour ne pas dire grossière.
Chez BLUE OYSTER CULT, par exemple, ce n'est pas scandaleux. Chez JUDAS PRIEST non-plus CAR ces deux exemples proposent une musique aérienne, fine et subtile. A l'inverse, des groupes jouant jusqu'ici une musique qui tâche et se retrouvent désormais reléguer au rang de figures Pop. Grosse perte de crédibilité pour ces derniers car jusqu'ici représentatifs de la tranche dure du Metal.
D'ailleurs, avant ce conspué Turbo, Defenders Of The Faith avait déjà tenté une approche grand public en la chanson Rock Hard Ride Free. Plus radiophonique que cela, il n'y a pas ! Il est naturel que JUDAS PRIEST tente de tirer son épingle du jeu. Malheureusement, l'esprit grincheux du fan de Metal ne pardonnera pas aux britanniques cette aventure opportuniste.
Ô Turbo, mon amour !
A l'origine, Turbo était pensé pour être un double album.
Parmi les chutes non-retenues pour la version finale, certaines se retrouveront par la suite sur le successeur Ram It Dawn ou en tant que bonus pour des rééditions.
Ainsi Turbo a subi une partielle découpe, ce qui donne une idée du contexte foutoir à l'époque de sa conception.
En 1986, Turbo déboule.
A chaque fois que j'insère Turbo sur la platine et avant même d'appuyer sur le bouton lecture, mon regard se pose d'abord sur cette illustration singulière : une main enclenchant le levier de boîte de vitesse. Le tout dans un esprit d'urgence.
L'image se rapproche de ces deux grandes soeurs - le regard perçant du Screaming For Vengeance, la robustesse du Defenders Of The Faith - tout en s'éloignant du concept d'animal totémique-mécanique.
Ces oeuvres sont le fruit du dessinateur Doug Johnson qui donnera un coup de neuf à l'esthétique du groupe.
Ensuite, lorsque surgissent des enceintes les premières notes, je sais que je vais passer un agréable moment. Oui, vous avez bien lu, je passe un agréable moment à chaque écoute de Turbo.
Effectivement, ce n'est pas du JUDAS PRIEST pur jus - d'ailleurs, qu'est le JUDAS PRIEST pur jus ? Celui pratiqué par exemple dans la décennie 70 ? Ou encore celui défini par British Steel ? -, cependant la musique conserve ce ton acéré et cette finesse propres aux britanniques. Le souci de la mélodie de manière plus accentuée.
Il y a quelques faux pas, néanmoins pas de quoi s'insurger ! Sur certains morceaux, l'influence grandissante à l'époque de DEF LEPPARD se fait clairement sentir. Private Proprerty et Parental Guidance en tête. C'est radiophonique de chez radiophonique, paré pour une diffusion en boucle sur les chères ondes FM. D'ailleurs, Private Property sera l'une des chansons désignées comme single.
Sur d'autres titres, la recette fonctionne mieux : Turbo Lover, l'une des pistes les plus adaptées et sublimées en concert ! ; Locked In qui, malgré des paroles bien niaises, fait mouche ; Rock You All Around The World, élaboré sur une structure similaire à Rock Hard Ride Free ; Out In The Cold, avec cet appel désespéré au pardon ; Wild Night, Hot And Crazy Days, festif comme l'était KISS à la même période ; Hot For Love sur lequel le synthétiseur ajoute un effet saccadé pas si dégoûtant que cela ; Reckless qui clôt en beauté l'opus.
Franchement, avec du recul, Turbo n'est pas une horreur ! Pourquoi ne pas lui redonner une chance ?