J'ai été déçu de la version QUEENSRYCHE en compagnie de Todd La Torre. Le musicien singeait correctement Geoff Tate, ce qui malheureusement ne le distinguait guère de son prédécesseur. Il en fit de même en remplaçant feu Midnight au sein de CRIMSON GLORY.
Todd La Torre s'est attelé à pondre SA vision du Metal, à travers son premier opus Rejoice In The Suffering. Sa démarche à mon avis paie. Il se détache du rôle de clone vocal pour exprimer pleinement son potentiel. Il y a une touche de QUEENSRYCHE, de CRIMSON GLORY mais aussi de NERVERMORE, de FIGHT (mené par Rob Halford). Ca castagne, c'est nerveux bien que le compositeur se soit évertué à conserver une touche mélodique. En résumé, Rejoice In The Suffering s'inscrit dans un registre Heavy Metal, voire Thrash Metal.
J'apprécie que l'auteur se soit limité à dix titres pour la version standard. Concis pour l'auditeur, à l'opposé de l'actuel réflexe qui consiste à remplir à ras-bord un disque. Il y a bien trois pistes bonus, cependant elles sont ce qu'elles sont : des B-O-N-U-S, ni plus, ni moins !
D'ordinaire, le Metal de ce calibre me lasse vite. Souvent, l'ensemble manque de finesse. Je n'irai bien entendu pas jusqu'à qualifier l'album Rejoice In The Suffering de disque faisant preuve d'une grande finesse, néanmoins je lui trouve quelques instants de grâce. Curieusement, l'un de mes morceaux favoris est le mid-tempo Crossroads To Insanity. J'aime aussi Vexed et Apology, pour leur approche similaire. Cela ne m'empêche pas de savourer les chansons plus énervées.
Un dernier mot, sur l'illustration. En tant que dessinateur, à mes heures perdues, je pense qu'il s'agit de l'une des plus belles illustrations Metal : c'est sobre et pourtant admirablement réalisé. L'ouroboros transpercé par les initiales de Todd La Torre.
Je me garde de clamer qu'il s'agit de l'album de 2021. Par contre, je vous le recommande chaudement. Pour un disque composé et interprété quasi-exclusivement par Todd La Torre, c'est un quasi-sans faute.