BLUE OYSTER CULT - Secret Treaties

Secret Treaties, l'album qui va définir durablement le son du BLUE ÖYSTER CULT.

Secret Treaties, l'album qui va clore définitivement la trilogie Black And White entamée en 1972 via Blue Öyster Cult et poursuivie en 1973 via Tyranny And Mutation.

Secret Treaties, l'album qui est considéré par les fans de la première heure comme le meilleur.

L'illustration...

Cette fois-ci, je vous propose un arrêt sur images. Au pluriel car il s'agit des illustrations de l'album Secret Treaties. Des illustrations controverses à l'époque.

Déjà à la sortie des deux précédents opus, la fameuse croix-crochet avait fait polémique car souvent comparée à une dérive de la croix gammée. On sent le traumatisme encore vivace du régime nazi, malgré une trentaine d'années plus tard.

KISS recevra un procès similaire au sujet de la typographie de leur logo. Les deux "s" considérés comme référence aux monstrueux régiments SS. Ici aussi une critique absurde, balayée rapidement par les origines juives du sulfureux Gene Simmons.

Pour en revenir aux images, deux d'entre elles - une noire-blanche, retouche du label ; une en couleur, l'originelle - mettent en scène le groupe en pose devant un avion de modèle Messerschmitt ME 262, dans un cadre mexicain. Ce chasseur-bombardier fut conçu et employé par les troupes allemandes durant la Seconde Guerre Mondiale.
Rajoutez à cela des chiens qui tiennent compagnie aux membres de BLUE ÖYSTER CULT. Des chiens qui ressemblent fortement à des bergers allemands.
Avec autant d'éléments controverses, les américains tendent le baton pour se faire battre !

Enfin, l'image d'arrière affiche le même Messerschmitt ME 262, garé dans un espace industriel abandonné. Autour, les quatre chiens massacrés.

Peu importe l'interprétation que l'on fait de ces images, elles ne laissent pas indifférentes. Elles restent nimbées de mystère.

Les Traités Secrets

Encore une fois, l'esprit farfelu de Sandy Pearlman s'en donne à cœur joie pour pondre d'obscures paroles et titres. Rien que le nom de l'album ! Du grand n'importe quoi !
Pearlman évoque un livre fictif, les Origines de la Guerre Mondiale, dans lequel l'auteur décrit des traités secrets établis entre des ambassadeurs de Pluton et Desdinova, ministre des affaires étrangères. Ainsi, le troisième album de BÖC est baptisé Secret Treaties.

Secret Treaties, c'est d'abord un album dans la lignée de ces prédécesseurs. Dans la ligné, les balbutiements en moins et donc de manière sublimée ! Une base Rock sur laquelle sont ajoutés des éléments Psychédélique, Hard, Heavy, n' Roll ou Pop ; le tout mettant l'emphase sur la mélodicité.

Dès l'entame, Career Of Evil donne le ton : une chanson instrumentalement lisse, contrebalancée lyriquement par des paroles corrosives. La subtilité étant l'une des facettes du groupe. Soulignons que Career Of Evil est une collaboration entre Albert Bouchars et Patti Smith.

Il faut attendre la troisième piste, Dominance And Submission, pour se frotter à l'autre facette des américains : une chanson rentre-dedans, qui donne l'envie de taper du pied et secouer la tête. Dominance And Submission évoque la sexualité débridée de jeunes, durant l'année 1963. Des jeunes qui découvrent la déferlante BEATLES et les excès qui vont de paire.

Histoire d'enfoncer le clou, succède à Dominance And Submission la dérangeante chanson ME 262. Elle relate une bataille aérienne entre les Alliés et l'Axe, durant la Seconde Guerre Mondiale. Sauf que BÖC se place du point de vue de l'Axe. Et ce choix passe mal aux oreilles de certains critiques. Comme quoi, nul besoin de hurler dans un micro et jouer fort pour revendiquer l'attitude Rock n' Roll !

Je vous invite à vous pencher aussi sur la saisissante et flamboyante Flaming Telepaths. Un ami m'avait expliqué que, durant les années 70, BLUE ÖYSTER CULT avait contribué à l'essor du registre AOR ; registre largement diffusé-plébiscité-médiatisé dans la décennie 80. Flaming Telepaths est un bel exemple. A la lisière du Rock et de la Pop. Une sorte de Soft Rock. Ici, il y a toutefois une touche Progressive qui la distingue du genre AOR.

Secret Treaties, c'est enfin deux morceaux à retrouver sur le mésestimé opus Imaginos sorti en 1988 : le jazzy Subhuman renommé par la suite Blue Oyster Cult ; Astronomy, l'un des titres phares du culte de l'huître bleue.

Bonus

Les récentes éditions sont agrémentées de chansons bonus. Et si je ne suis pas le plus grand amateur de cette pratique d'albums "augmentés", j'admets qu'il y a parfois de sacrées belles surprises ! C'est le cas ici.

Tout d'abord, je vous propose d'écouter les trois pépites et inédits Boorman The Chauffer, Mommy et Mes Dames Sarat. J'ai une préférence pour les deux premières pistes. Mes Dames Sarat est un cran en deçà, quoi que composée intégralement par Allen Lanier.

Puis, je vous suggère l'une des relectures les plus ambitieuses de Born To Be Wild, un incontournable Rock initialement interprété par STEPPENWOLF. Le rythme est ralenti, retirant de ce fait le caractère urgent/sauvage que reflétait originellement l'hymne. Par contre, ça apporte une certaine profondeur qui me semble la bienvenue.