EDGUY - Rocket Ride

Rocket Ride ou mon premier album d'EDGUY.

J'avais dix-neuf ans lorsque j'ai acquis l'opus, à Chapitre à Saint-Brieuc. Il me faisait de l’œil, dans le rayon. J'ai craqué ce jour-là. Je l'ai écouté inlassablement en boucle. Le disque-déclic. Par la suite, s'est construite une passion pour ce groupe allemand et leur musique. J'étais déjà friand de la scène Hard Rock et Metal germanique ; EDGUY n'a fait que confirmé mon amour pour cette niche musicale.

Rocket Ride symbolise l'américanisation plus ou moins entamée sur le précédent album Hellfire Club. Ici, EDGUY enfonce le clou, faisant fi des détracteurs, aigris et fans de la première heure. Une mue rafraîchissante et la bienvenue, à mon avis.
Le Speed Metal Mélodique (Spimélo) perdant progressivement de son intérêt car ne se renouvelant guère, donnant ainsi lieu à une image un brin grotesque et caricaturale au genre. D'autres cadors de la même époque s'orientant eux-aussi et pas-à-pas dans une voie différente : SONATA ARCTICA, vers un Metal Progressif ; KAMELOT, vers un Metal Grandiloquent et Symphonique. Même AVANTASIA, projet parallèle du sieur Tobias Sammet, engage un virage moins Spimélo, bien que cet opéra Metal propose encore aujourd'hui quelques cavalcades dignes de la belle époque !

Je considère Rocket Ride réussi. Chaque morceau se distingue de ses frères, chaque titre est en soi un potentiel tube. Je pense par ailleurs que EDGUY signe l'une de ses plus belles ballades : Save Me. A chaque écoute, cette chanson me fait frissonner. EDGUY signe aussi l'un de ses plus beaux brûlots - c'est le cas de le dire ! - à travers Fucking With Fire, véritable hymne Hard Rock, voire Big Rock.
De Rocket Ride se dégage une fougue incroyable, palpable et contagieuse ! Ainsi qu'un savoir-faire indéniable ! En sous-régime, EDGUY pond des compositions d'un niveau appréciable à bon ; en sur-régime, ils nous en concoctent d'un niveau excellent à addictif. Ils se sont surpassés pour Rocket Ride !
Les positions dans certains classements parlent d'elles-mêmes : 8ème place en Allemagne et Suède ; 25ème place en Finlande. Je cite ces trois pays car ils sont, à mes yeux, représentatifs du genre. Ce n'est à l'inverse pas le cas dans des pays moins enclin à ce style comme l'Italie où le disque atteint la 81ème place ou le Japon à la 50ème place. Je me permets de contrebalancer un minimum, afin de ne pas exagérer mon propos.
Et en concert, soutenu par de telles chansons, EDGUY devient une véritable machine de guerre !

Cet article est aussi une belle manière de réaliser un bilan d'EDGUY.
Désormais, je constate que AVANTASIA a supplanté EDGUY médiatiquement, abandonnant ce dernier à son triste sort. EDGUY n'est plus que l'ombre de lui-même en 2020 tandis que AVANTASIA reçoit toute l'attention de la part de son créateur Tobias Sammet. Fut un temps, le chanteur avait trouvé un équilibre, aussi précaire fut-il, entre ces deux groupes. C'en est fini. Pincement au cœur à cette sombre pensée...
Je ne réclame pas un Rocket Ride bis, simplement une poursuite de l'aventure EDGUY ou, si ceci n'est pas envisageable, une clarification en bonne et due forme. Laisser planer le doute, entretenir des faux semblants... très peu pour moi !