BLUE ÖYSTER CULT - The Symbol Remains

Je n'ai pas d'accroche. Ceci sera l'accroche. Bonne lecture ! :)

Frontiers Music ou le marketing roulette-russe-pile-ou-face...

Lorsque Frontiers Music annonce et promeut un album, c'est à mon avis au petit bonheur la chance... Désormais, l'expérience aidant, je prends chaque nouvelle sortie avec des pincettes, quitte à refroidir chaque début d'enthousiasme.

J'ignore ce qui s'est produit dans l'esprit consumériste de nos chers italiens.
En l'espace de quelques mois, sont apparus moult sorties étiquetées BLUE ÖYSTER CULT. Il y a eu les rééditions de Cult Classic, Heaven Forbid et Curse Of The Hidden Mirror originellement et respectivement datées de 1994, 1998 et 2001.
Ainsi que les quatre témoignages scéniques : Hard Rock Live Cleveland 2014 ; 40th Anniversary: Agents of Fortune - Live 2016 ; iHeart Radio Theater N.Y.C. 2012 ; 45th Anniversary Live in London.
Et enfin, le nouvel album studio The Symbol Remains en ce mois d'octobre.
Ca, c'est ce qui a été commercialisé jusqu'ici, c'est-à-dire à la mi-octobre 2020.

Huit sorties de BLUE ÖYSTER CULT ! Je suis d'accord avec l'adage "battre le fer tant qu'il est encore chaud", sauf qu'ici nous frôlons l'indigestion !

Ces huit sorties m'ont amené à une grande prudence à l'égard du tant attendu The Symbol Remains. Rééditions et lives ne sont guère ma tasse de thé, bien que de temps à autre j'y trouve un certain plaisir.

J'ai écouté attentivement chaque single dévoilé par le label et issu de ce nouvel opus.
That Was Me vrombit délicieusement pour mieux me décevoir dès les premières paroles... Scander inlassablement "that was me" suivi du riff... d'un chiant ! Le temps passant, je me suis amusé à singer le "that was me" à chaque écoute du titre. Et il n'y a rien de pire que d'apprécier détester une chanson car elle finit par s'imprimer durablement en moi. Qui châtie bien, aime bien ? Gné ?!? Malgré cette sèche critique, je constate qu'Eric Bloom a conservé la gniac-forme vocalement.
Box In My Head propose une approche plus Pop Rock, à l'instar du contenu de l'album Mirror. C'est léger quoi que bien exécuté.
Tainted Blood m'a surpris. Richie Castellano, désormais membre permanent, signe une belle prestation vocale. Son timbre de voix s'apparente à celui de Jim Peterik. Le titre m'a de suite fait penser à We Are, tube de la suédoise Ana Johnsson et surtout BO du film Spiderman 2. Inconsciemment, ont-ils reproduit la mélodie ? Sachant que We Are est populaire, c'est plus que probable.
Dans l'ensemble, je n'ai pas été subjugué par cette sélection de morceaux. Il y a cette réminiscence des année 70 et 80. C'est agréable, intelligemment dilué cependant loin d'être transcendant.

Une seule question m'est venu à l'esprit : est-il pertinent en 2020 de sortir du placard les vétérans américains pour un nouvel effort studio ?

The Symbol Remains : le culte perdure.

Oui, le jeu en valait la chandelle.
The Symbol Remains n'est à mes oreilles bien entendu pas une fulgurance, par contre le disque m'a convaincu. Je le classe entre nouveauté et nostalgie, judicieux équilibre de leur part.
A l'exception du lyriquement pauvre That Was Me, j'ai pris plaisir à me pencher sur les paroles principalement signées John Shirley. Un élément essentiel au sein du culte de l'huître bleue. Quant à l'instrumental, je n'ai pas de critique particulière. C'est propre, carré, comme m'a habitué le groupe.

Ci-dessous mes impressions détaillées sur le reste de l'opus :
Nightmare Epiphany, dansant, aérien, cette rythmique nerveuse. L'un de mes favoris.
Edge Of The World me remémore les belles heures de la trilogie Black And White.
The Machine ou comment construire une chanson en se basant sur une sonnerie de téléphone portable, le tout de manière satyrique. Cette relation toxique entre l'humain et son sacro-saint smartphone ! The Machine est diablement addictif pour un titre qui s'engage à dénoncer l'addiction aux nouvelles technologies ! De purs génies !!! Cela sonne - sans mauvais jeu de mots ! - entre l'actuel AUTOGRAPH et DANGER DANGER, voire un zeste de KISS.
Train True (Lennie's Song) a un riff proche de Dirty Deeds Done Dirt Cheap d'AC/DC, ou plutôt de la reprise qu'en fit Joan Jett. Du Rock brillamment exécuté !
The Return Of St-Cecilia, clin d'oeil au STALK-FORREST GROUP, pré-BLUE ÖYSTER CULT dont l'un des rares témoignages officiels est la compilation St. Cecilia: The Elektra Recordings. L'un des morceaux les plus blueöystercultiens. Ce p'tit air rock n' roll bienvenu !
Stand and Fight ou une orientation purement Heavy-Metal. Plombé du début à la fin. Ca décoiffe !
Florida Man, malgré un refrain niais et nasillard, fait toutefois son petit effet. Il n'est pas si éloigné d'un Box In My Head.
The Alchemist est à mon avis la pièce la plus ambitieuse. Six intenses minutes. Je pense qu'ils se sont inspirés d'Astronomy ou The Siege and Investiture of Baron von Frankenstein's Castle at Weisseria, et par extension de la structure des chansons présentes sur l'excellent mais mésestimé Imaginos. J'apprécie The Alchemist, néanmoins je déplore que BLUE ÖYSTER CULT aient cherché à reproduire une recette d'antan à l'ingrédient près. Ce procédé me pousse inévitablement à me replier sur leurs succès passés au détriment de leurs récentes compositions.
Secret Road, meilleur que Box In My Head et Florida Man.
There's A Crime reprend les mêmes codes que That Was Me. A vrai dire, je note que BLUE ÖYSTER CULT alterne des titres foncièrement Hard Rock/Heavy Metal avec des titres AOR/Rock Mélodique, voire résolument Pop.
Fight clôt l'album en douceur. Les courts soli et envolées de guitare me font penser à BOSTON.

The Symbol Remains vaut indéniablement le coup d'oreille. Par contre, j'émets encore quelques réserves au sujet de l'achat du disque. Le temps me confirmera s'il s'agit d'un essentiel de leur discographie. Par "essentiel", j'entends "à posséder dans sa discothèque". Pour l'instant je n'ai pas franchi le pas. Wait and see !