Certaines groupies ont sans doute mouillé à l'annonce d'un album réunion et récréatif de HELLOWEEN, en 2021 : "Oulala, il faut que je me fasse belle car le bellâtre Michael Kiske est de la partie ! Oh, le p'tit rigolo nasillard Kai Hansen aussi ! Quelle tenue vais-je porter ? Rholala, je suis toute émoustillée !".
Nuclear Blast Records le label nostalgie et autre histoire d'incident diplomatique...
Il y eut la tournée nostalgie, le single nostalgie Pumpkins United en 2017, l'enregistrement audio-vidéo nostalgie United Alive en 2019. Et enfin l'opus Helloween en cette année 2021. Bref, étape après étape, le nouvellement supergroupe HELLOWEEN et le label Nuclear Blast Records tâtaient le terrain, reniflaient les pistes et débusquaient les moindres embuscades. Une communication et un commerce parfaitement orchestrés et millimétrés.
Seul couac diplomatique au tableau : où est Roland Grapow ? Ah ah ah, les cons l'ont laissé dans les vestiaires. Sûrement un infréquentable celui-là ! Pourtant j'aurais adoré qu'il participe à l'élaboration de ce disque.
Atelier d'écriture
Sur les douze titres initiaux - j'occulte volontairement les bonus -, Michael Weikath en rédige trois, Andi Deris cinq dont un en compagnie de Sascha Gerstner, Sascha Gerstner signe deux, Markus Grosskopf un, Kai Hansen un (je ne comptabilise pas Orbit). J'en conclue que le retour de Michael Kiske et Kai Hansen n'a pas grandement fait bouger les lignes, en terme de compositions.
Le résultat : kermesse et feu d'artifices ? Mouai... ? Viandage ?
Honnêtement un peu des trois, mon capitaine.
Mon coeur de groupie est heureux d'une telle réunion. Mon esprit critique me rappelle à la raison.
Ma première légère déception, c'est Michael Kiske. Pourtant j'apprécie le chanteur dans un registre plus Hard Rock, AOR (Chameleon, mon amour !). Sa voix haute perchée est reconnaissable entre mille, quoi qu'amoindrie par le poids de l'âge. Ici, il fait tâche dans le décors. Ce n'est pas ses aptitudes vocales qui me posent problème. Je reproche à Michael Kiske de se contenter de faire du Michael Kiske. Sa manque de folie ! (se référer par exemple à l'excellente, à mon goût, chanson Crazy Cat datée de 1993)
A l'inverse, je prends plaisir à écouter Andi Deris et son énergie-bonne humeur débordante, ainsi que l'appui vocal Kai Hansen. De même, je salue la prestation des instrumentalistes.
Ma seconde déception : une musique lisse, conventionelle, loin des folles chansons parsemées de bidouilles électroniques sans queue ni tête. C'était la signature de HELLOWEEN et son bâtard de frère GAMMA RAY. "Un point en moins pour la maison des citrouilles !" (avec la voix d'Albus Dumbledore). Je pense que tout vient de la difficulté à synthétiser trois ères différentes en un album : celle d'Hansen (Speed et Thrash Metal), celle de Kiske (Spimélo Metal, si j'exclue l'AOR-Hard Rock Mélodique Radiophonique Chameleon) et celle de Deris (la plus variée de par sa longévité).
Ma troisième déception : un disque qui tire en longueur. Je constate que Helloween titre bien plus en longueur que les récents My God-Given Right ou Straight Out Of Hell.
Je contrebalance toutefois mes sévères propos par un élément essentiel à souligner : ces couillons, après des années à se chamailler, ont réussi à se fédérer. Pour l'amour des copains, du fric ou que sais-je, néanmoins ils l'ont fait ! Sans malheureusement le crapaud, oups! le Grapow!, mais ça relève déjà de l'exploit. Je soupçonne un certain Andi Deris de canaliser les différentes fortes personnalités. Après tout, le monsieur a maintenu le navire à flot, contre vents et marées, pendant plus de vingt-cinq années !
En ce sens, l'opus Helloween est une kermesse avec feu d'artifices, autant qu'un mouai et qu'un viandage. Drôle d'alchimie qu'ont pratiqué les citrouilles !