SEVENTH WONDER - Tiara

J'avais l'intention de me fendre d'un papier fleuve, au sujet de ce cinquième et tant attendu disque de SEVENTH WONDER.

Changement de programme : j'ai eu l'opportunité de rédiger un commentaire à ce propos, sur un webzine français. Ainsi, au lieu du planifié papier fleuve, j'ai décidé d'étoffer l'actuel commentaire.

Le commentaire originel

Après plusieurs intenses écoutes, je constate que les huit ans de gestation se font sentir. Le disque est sur-produit, peaufiné à l'extrême jusqu'à ce que ne subsiste aucune impureté. J'éprouve sincèrement des difficultés à imaginer le travail de minutie fourni par les suédois ! Il y a un tel soucis du détail !

Il m'apparaît donc délicat d'émettre une critique négative au sujet de Tiara car, à mon sens, nous frôlons la perfection musicale ! Si Tiara n'avait pas été rattaché au Metal Progressif, je reste persuadé que l'album aurait atteint le haut du panier dans les résultats meilleurs opus de l'année 2018. Le Metal Progressif rebute, bien que SEVENTH WONDER reste l'une de ses émanations les plus abordables.

Il s'agit en conclusion d'une ambitieuse production, fruit de huit années d'incertitudes, de compromis, d'un travail acharné. Il n'y a pas à tortiller du cul, SEVENTH WONDER en impose ! L'un des actuels fers de lance du genre !

Tiara, un concept science-fictionnesque assez flou

Les suédois nous narrent une histoire assez floue, à travers cet opus. Je pense que c'est intentionnel, afin d'inviter chaque auditeur et auditrice à proposer sa version des faits. Chacun peut ainsi s'approprier le récit.

L'oeuvre débute par une pièce instrumentale, Arrival, puis survient le second morceau The Everones qui annonce le jugement dernier décrété par des entités supérieures à l'Humanité. L'unique espoir réside en la jeune Tiara.

En définitive, Il me semble que c'est de cela dont il est question : pouvons-nous, adultes, déléguer l'entièreté d'une catastrophe à venir à la jeune génération ? Pouvons-nous nous dédouaner de nos responsabilités aussi simplement ?

L'idée est tentante, si tant est que nous soyons capables de ne ressentir par la suite aucune culpabilité envers nous-même. Permettez-moi d'en douter... Nous ne sommes pas toutes et tous des bourreaux.

Je me suis interrogé par ailleurs sur le personnage de Tiara : aussi controversée soit la médiatique Greta Thunberg, SEVENTH WONDER n'a-t-il pas effectué un parallèle entre elle et Tiara ?

Tiara, un peu plus près du Heavy des étoiles ?

Ce qui m'a frappé entre The Great Escape et Tiara, c'est à quel point les suédois ont durci instrumentalement le ton. The Great Escape se voulait plus pop. Tiara se veut plus incisif, tout en conservant aspect progressif et mélodique.

Fait d'autant plus surprenant que The Great Escape a été mixé et masterisé par Erik Mårtensson, connu pour proposer un son résolument "moderne" et acéré. Or, sur The Great Escape, le son est plus "sucré". Curieux choix de la part de Erik Mårtensson.

Sur Tiara, Oyvind Voldmo s'est occupé du mixage tandis que Jens Bogren s'est attelé au mastering. Le travail réalisé par Jens Bogren est dans la continuité de ce qu'il a produit pour l'instant, à savoir des oeuvres Metal résolument musclées. D'ailleurs, la basse est à mon goût un chouïa en retrait... Dommage.